Poèmes

Le feu fautif

Tu t’approche doucement,

de moi et des autres,

l’air de ne pas y toucher

et pourtant,

tu te suspends

à nos vies, éperdument.

 

Au carrefour,

un piéton traverse lorsque

le feu est rouge,

la voiture fonce dans cette chaire écorce

 

Tu es là,

récupères les débris d’un corps,

dévores la tristesse comme de la barbe à papa

et ne laisses plus qu’une enveloppe.

 

Le fil est si fin

Inévitable

Tenter l’impossible pour hurler son chagrin

quand tu arraches d’un coup le sparadrap

 

Et pourtant,

parfois,

tu nous accueilles dans des bras tendres

et d’une caresse sur le visage.

 

Un retour à la maison.